Diagonale des fous 2022
J’aurais pu écrire que “tout aurait pu être parfait sans cette satanée cheville!”, mais avec le recul je commence à penser que tout a été encore mieux grâce à cette cheville!
Ce fût une diagonale des fous chevillée au corps!
Arrivé sur l’ile intense 48h avant le grand départ en compagnie de Julien Obdia qui allait lui aussi prendre le départ et de mon frère embarqué avec son consentement dans cette aventure pour assurer l’assistance, nous avons juste eu le temps de retrouver Nadjma Balbolia (quel bonheur de te revoir!) à Saint-Pierre pour récupérer la voiture et de nous rendre à notre QG chez Agnès et Jean-pierre Jpl AL à Petite-ile (Vous êtes merveilleux, je vous aime!) où ont déjà pris leurs quartiers Sebastien Andriol (Ce genre de rencontre que la diagonale des fous rend éternelle) et Nicolas Fouillot !
Accueil 4 étoiles au rougail saucisse et bières dodo!
48H, ça ne nous a pas laissé le temps de trop ruminer, de trop appréhender l’ampleur du chantier qui nous attendait.
Dès le lendemain, direction Saint-Pierre pour le retrait des dossards sous un soleil de plomb dans une ambiance festive où je croiserais Amandine connue il y à 4 ans lors de mon premier passage sur l’ile et l’autre Nico, un Rookie local du team Always Rookies avec qui je ferais connaissance et qui manquera pas de me filer un bon tuyau récup! De bien belles rencontres et retrouvailles!
Je suis venu cette année tenter cette traversée avec un dossard solidaire pour représenter l’association Imagine For Margo – Children without Cancer qui lutte contre le cancer des enfants, cause qui me tient particulièrement à coeur… mais aussi avec un objectif sportif qui était celui de passer sous la barrière symbolique des 40h. Cela me semblait tout à fait jouable même si ça faisait presque 5h de moins qu’en 2018.
Après deux jours à essayer de nous organiser avec un minimum de sérieux, pas chose aisée tant la légèreté et la connerie était au rendez-vous, et à tenter de planifier l’assistance dans un environnement totalement ou presque inconnu, à faire et refaire les sacs de délestage, d’assistance et de course, il allait déjà être temps après les dernières photos traditionnelles de descendre de Petite-ile à Saint-pierre pour aller s’imprégner de l’atmosphère et prendre place dans le sas de départ où je retrouverai Amandine Dms, Wilfried Bouzid, Alexis Baron,Raphaël Gentais et bien d’autres…!
Entre stress, excitation et émotion…mon coeur balance! Je pense à ma famille, mes frérots du men’s day, mes amis (es), collègues, à toutes celles et ceux que je porte haut dans mon coeur…et à ma fille qui me donne une force qu’elle n’imagine pas!
LE DÉPART
La musique retenti, compte à rebours Ludovic Collet aux manettes, le départ est donné!
Un départ sur le front de mer de Saint-pierre où des milliers de personnes sont amassées sur des km de chaque cotés de la route, il y résonne cette musique qui donne le frisson, où se succèdent ces mains tendues attendant une tape comme pour faire partie du chemin, des passages rendus étroit par la foule s’ouvrent devant toi sous les ola des bras qui se lèvent à chaque passage de raideurs…grisant, kiffant, surréaliste…les superlatifs ne peuvent décrire ce spectacle de spectateurs venus voir ce départ qui à un air de fête nationale locale. A se demander au fond qui est spectateur ici! Eux où nous? Il faut le vivre pour comprendre dans ses tripes l’effet que cela produit. Rien que pour cet instant ça vaut le coup de s’entrainer, de sacrifier tant de chose, tant de temps pendants quelques semaines. Le partage est immense, ce peuple est magique, cette course est unique!
Ces instants me ramène à ma première venue ici, à ma première participation en 2018 qui fût un moment magique, unique dont je garderai le souvenir à jamais mais il est hors de question que cette émotion qui m’envahit me fasse passer à coté de l’ici et maintenant, à coté de l’instant présent.
Sur les premiers kilomètres les sensations sont bonnes, la foule se dilue progressivement au rythme des effluves de Zamal qui nous accompagnent par endroit.
Nous plongeons petit à petit dans la nuit, les frontales s’allument les unes après les autres. Nous voila embarqués dans les champs de cannes rafraichit par les arrosages automatiques en direction de domaine Vidot.
Et bammmm!!!! Première torsion de cheville! Chaud bouillant, celle-ci n’aura pas plus d’impact que celui de me contrarier un peu, d’attirer mon attention . Ça reste roulant, j’arrive à courir jusqu’a Notre Dame de la Paix ou m’attend mon assistance de luxe by Eric VERON. Il est là, m’attrapant au passage pour me conduire vers un petit coin aménagé avec confort.
Je fais profil bas, je me sens bien, j’essaye d’oublier cette cheville, je m’alimente, m’hydrate mais je comprend déjà à cet instant que dès que les sentiers vont devenir plus instable et technique au grès des racines et pierres qui les jonchent que ça va être beaucoup plus compliqué pour m’exprimer pleinement.
En moi tout se mélange, se confond, tout me traverse mais je ne sais quoi penser. Alors je m’habille plus chaudement pour pénétrer dans cette nuit fraiche et humide qui nous attend.
En repartant je comprend clairement que le temps envisagé ne peut plus être un projet, que la performance sportive ne sera pas pour cette année. Après cet arrêt au stand de quelques minutes, en repartant je sens la douleur et le blocage. Je comprend également qu’il ne faut pas venir sur ces sentiers avec une projection de course millimétrée car la diagonale se fait un malin plaisir de te rappeler qui elle est, de te contraindre à t’adapter car c’est elle la reine, c’est elle qui dicte sa loi. Elle ne fait pas de cadeau, elle se mérite.
Je trottine jusqu’a Nez de Boeuf autant que possible mais j’ai peur! J’ai peur de ne pas être finisher. Quand je me rend compte de cela, je réalise que la préoccupation du chrono n’en est plus une et que finir devient le véritable objectif. Quelque chose c’est opéré en moi, malgrés moi et à l’idée de performance j’ai renoncé sans abandonner.
Me voila à Nez de Boeuf et se profile l’interminable descente du bloc et son bourbiers de pierres qui nous conduira jusqu’a jusqu’a Mare à Boue puis Cilaos où se trouve la première des deux bases de vie.
Cette descente, dans ces conditions de technicité et d’humidité, je la redoute… Bingo! Une puis deux nouvelles torsion de la même cheville, la gauche. Deux torsions qui me stoppent net, me font hurler, qui m’obligent à m’assoir à chaque fois, à serrer ma chaussure, à essuyer mes larmes, à dire que “ça va!” à tous les fous qui me dépassent alors que j’ai mal, que j’ai envie d’hurler encore et encore, que ça va pas putain de merde…mais pas maintenant, j’ai pas fais tout ça pour ça!
J’ai pas embarqué toutes ces personnes dans cette aventure solidaire pour penser à m’arrêter, j’ai pas embarqué mon frère pour lui dire à Cilaos “Stop, on rentre!”, j’ai pas mis mon réveil tous ces matins, cumulé boulot, vie de papa solo et entrainement pour jeter l’éponge, je suis pas sous le regard de tous ceux et celles qui me regardent de la haut pour faire demi-tour, je dis pas à ma fille de s’accrocher même quand c’est difficile pour renoncer, j’ai pas été à coté de personnes qui souffrait dans leurs chaires se sachant condamnées et qui continuaient à se battre pour m’arrêter là!!! Non Luc! Relèves toi, relèves la tête, essuies tes larmes et avances!!!
Le jour va se lever et avec lui les oiseaux vont se mettre à chanter et la nature va t’offrir ses plus beaux reflets! Ce sera le cas.
CILAOS
Je reprend la route et cette descente du bloc jusqu’a Cilaos en étant bercé sans cesse par une multitude de “Je passe à droite! Je passe à gauche!”. Le défilé des raideurs est continu mais enfin je m’en fout, ça ne m’affecte plus!
Je viens de rentrer dans une autre diagonale, celle de ma propre folie! Ce type de rencontre avec toi même que seul ce genre d’expérience peut t’offrir.
Je progresse lentement mais je progresse.
A quelques encablures de Cilaos, je croise Marine, la compagne de Nico venue attendre Seb. Il ne doit pas être très loin. Pour l’anecdote j’y retrouverai Casquette Verte. En effet Seb me déposera dans les derniers mètres de la descente mais que ça fait du bien de le voir. Je lui hurlerai même en sortant du bois “Seb tu viens de me remettre en marche! Merci”
Je parviens à recourir jusqu’a Cilaos ou m’attend mon frère et son sac rouge de ravitailleur.
Je prend le temps pour me changer, la chaleur va venir nous écraser. Je m’hydrate bien, je m’alimente et refait le plein du sac après m’être bien badigeonné de crème solaire. Et c’est à ce moment qu’il m’apprend que Julien à été obligé d’abandonner sur décision de l’équipe médicale après une entorse. Je suis affecté et attristé pour lui. Il en avait tant envie.
Appel téléphonique à Julien et il me lâche cette phrase ” Je peux pas aller au bout alors tu vas le faire pour nous!”.
Il ne sait pas ce que je vis, mais oui mec, oui je vais aller au bout en rampant si il le faut mais j’irais!
Les arrêts sont redoutables. La cheville semble à chaque reprise de plus en plus réfractaire à se mobiliser mais maintenant elle fait partie du projet. C’est même grâce à elle que cette aventure prend cette tournure.
Direction le Taibit et son ascension. Je croiserai Nico en sortant de la base de vie, Seb est reparti, il est en pleine bourre.
Montée interminable dans laquelle je m’autoriserai une halte pour déguster la mythique tisane. J’adore cette montée d’autant plus que dans ce sens ma cheville ne m’empêche pas de m’exprimer, pas besoin de compenser physiquement avec la jambe droite, pas besoin de réfléchir au pied de réception à chaque foulées, il suffit de pousser mains sur les jambes comme je l’ai tant fait dans les escaliers de la Sarra à Lyon.
Oh putain je prend du plaisir! Je suis presque performant, j’arrive à reprendre quelques raideurs. Que c’est bon bordel! Faut savourer encore et encore. Je veux aller dans Mafate, j’irai dans Mafate!
Mais voila, avant il faut descendre sur Marla. Nouvelle descente synonyme de nouvelle torsion de la cheville. S’en est trop!!! Pas trop pour continuer, mais trop pour ne pas me faire strapper.
J’avais en tête le récit de Julien, et la position du staff médical. A Cilaos, j’ai hésité mais je redoutais la même sanction. A Marla, moins de risque. Ce petit bobo n’est pas assez grave pour faire venir l’helicoptère, je savais que je repartirai sur mes jambes même après un arrêt au stand médical. Je vais donc me faire strapper par une équipe au top. Merci à eux!
Je prend à nouveau le temps de bien manger (riz, saucisse), de bien boire et je repars en compagnie d’Amandine. On se sera croisé et recroisé depuis le départ. Ca fait du bien de partager un bout de chemin. Entre Amandine , le grand raid et moi c’est une bien drôle d’histoire…
A Marla nous sommes à mi-chemin, et je me sens soulagé, je sais que je vais en baver mais je vais pouvoir encore avancer, je vais pouvoir prendre le temps de savourer, d’apprécier la chance que j’ai d’être là. C’est tout sourire que je progresse. Je me prend à espérer faire sentier scout avant la nuit. Chemin technique redoutable, ce serait une bonne chose. Mission accomplie mais les premiers signe de sommeil se font ressentir. Au fil du temps, avec la venue de la seconde nuit ils se font de plus en plus pesant. Je ne les avais pas ressenti aussi fort il y à 4 ans. Je sais que Grand Place se profile et que là-bas je pourrai dormir un quart d’heure sur un lit de fortune mais sur un lit quand même!
J’y arrive un peu hagard, pas très lucide mais il me semble entendre mon prénom. Ce n’est tout de même pas une hallucination. Non c’est Nico le Rookie qui est là lui aussi. On papotera un moment assis sur un banc, on souffre avec le sourire. Je le laisse se ravitailler et je file dormir un quart d’heure.
LA PETITE SIESTE
Le gardien de la tente dortoir me demande dans combien de temps il doit venir me réveiller. Top l’organisation de ce coin pour raideur à l’agonie. J’hésite. Allez, dans une demi-heure! J’ai l’impression de m’offrir une grasse matinée. Au point où j’en suis autant faire les choses bien.
Je vais m’installer, j’hôte mon sac et là…crampes des trapèzes! Le poids du sac me les à broyé. Un truc de fou, je savais même pas que c’était possible. Ça me fait un mal de fou mais je suis tellement KO que je m’endors sans peine. Après trentes minutes il faut trouver les ressources pour sortir de la tente, de sa chaleur et de son confort, certe précaire mais comparé au chemin c’est un palace. il va falloir replonger dans la nuit et entamer l’ascension vers Roche Plate.
Changement de tee-shirt, passage au ravitaillement où Nico est encore là. Alimentation et hydratation locale prennent le relais des barres et boissons énergétiques. Profitez de tout est la marche à suivre désormais. Peu importe les ballonnements, les risques de troubles digestifs. Je ne veux passer à coté de rien pour gagner quelques minutes. Ça n’a plus aucun intérêts.
Ascension de Roche Plate et descente vers Deux Bras ponctuée de quelques traversées de rivière des Galets. Deux Bras est la deuxième base de vie. A peine reparti je suis impatient d’y être pour dormir à nouveau. Le sommeil ne me lâche pas, je titube par moment, je ferme les yeux sur quelques mètres en marchant. C’est pas possible de vivre un truc pareil mais il faut avancer encore et encore. Je tiens bon, Nico me reprend et nous irons ensemble jusqu’a la base de vie. J’ai tellement hâte que le jour se lève car je sais qu’il sera salvateur.
Base de vie de Deux Bras, nouveau somme d’une demi-heure, petit repas poulet pâtes, recharge du sac avec le sac de délestage laissé au départ à l’organisation et c’est reparti.
Direction Dos d’âne et une bonne grimpette pour sortir de Mafate. Mais quel bonheur avec le jour qui se lève d’être là à cet instant. Je me sens privilégié de pouvoir voir de mes propres yeux une telle merveille.
Ça monte, ça pique mais j’ai le sentiment dans ces portions de jouer avec la totalité des moyens qu’il me reste c’est à dire pas grand chose!
La chaleur va reprendre ses droits, d’ici 5 à 6 heures je devrais entrevoir possession. C’est ce qui se passera après avoir subit les derniers kilomètres de bitumes sans intérêts. J’ai subit fortement car depuis un petit moment je n’arrive plus à m’alimenter, je commence à saturer et j’ai mal sous les pieds. Hâte d’arriver à Possession où m’attend l’assistance 4 étoiles avec mon frère et Julien qui est là. Oh que ça fait du bien! Ils ont les mots juste, la présence précieuse et modeste. Sans vous, pas sùr que je serais encore de la partie.
Mis à part que j’ai mal partout et que je m’alimente plus depuis un petit moment je me sens bien. Les encouragements de la foule présente à cet endroit et partager un moment avec mon équipe me rebooste pour rallier La Redoute. On fait les choses bien, je prend le temps de manger de ma tambouille maison, boire, alléger mon sac pour soulager les trapèzes, de me badigeonner de crème solaire et de crème anti-frottement et d’enfiler le maillot de l’organisation du Grand Raid (obligatoire pour l’arrivée).
Revêtir ce maillot me redonne le sourire car il à un parfum de finish! Je salue mes acolytes, je leurs donne rendez-cous à Saint Denis dans moins de 10 heures et je retourne au charbon. L’émotion fait son retour et à la sortie de possession me voir porter à nouveau ce maillot m’arrache une larme. Je crois que je vais le faire, je crois que le stade de la Redoute rebaptisé stade de la délivrance me tend les bras.
En route, ti pa ti pa vers le chemin des anglais sous une chaleur accablante, les pierres volcaniques qui jonchent ce chemin sont brûlantes. Le chemin est instables pour les poses de pieds mais comme je ne cours plus depuis un petit moment je n’ai aucune crainte. J’avance sans risque, je me surprend même à trottiner dans les parties descendantes. C’est fou, cette diagonale est folle…je recours là où l’instabilité du sol est la plus grande. Légère euphorie…comme c’est bon!
Arrivée à Grande Chaloupe et son ravito à l’ambiance festive avant d’aller au pied de la dernière ascension qui mène à Colorado. Déjà la dernière! J’en ai plus que marre mais je réalise que le terme est proche.
Je prend le temps de discuter avec qui le veut bien, je passe un peu de temps avec Gil Victoire, photographe local.
Mon corps est une douleur mais je gère, il fait chaud, cette montée est sans fin mais je suis heureux de cet instant, je sais que je vais le faire maintenant, plus de doute possible.
Je bois quelques limonades au ravito de fortunes proposées par une famille et ses enfants. Ils sont magnifiques, c’est beau!
Sommet de Colorado…on va basculer vers la dernière descente et ses 5 derniers km. Elle est dure, très technique surtout si on veut la courir. Pour ma part c’est hors de question. Comme je l’ai dit à Patrick Montel avec qui j’ai papoter 5 minutes avant de m’y lancer, je veux apprécier, savourer, me lâcher, lâcher prise, penser à tous ceux et celles qui m’ont donner la force d’être là à ce moment là!
On y va, on descend…j’aperçois les pylônes du stade, j’entend la voix de Ludo Collet qui résonne…une foule énorme nous acclame au bas de la descente…C’est un moment dingue, l’émotion est immense. Je trottine jusqu’au porte du stade, j’y croise du monde de partout qui nous félicite pendant des centaines de mètres, c’est incroyable à chaque fois.
LE STADE, ENFIN !
L’entrée du stade est là, je pose mes premiers pas sur sa terre rouge.
300m, 200m…, je sens cette massive charge émotionnelle monter…, 100m…, quel moment!!! Je vois cette arche d’arrivée, synonyme de fin, de la fin de tout ça, fin de ces mois écoulés à la rêver, fin de ce chemin, de cette nouvelle expérience introspective, de ce rendez-vous avec moi même, et le début de la suite avec ce vécu en moi…!
50m, 20M, 10M…FINISHER !! 🔥🔥🔥
Je ne peux retenir mes larmes dans les bras de mon frère.
Julien est là, ils sont là! Ils l’ont fait, on l’à fait! Vous avez été immense! Merci les gars, merci…et merci ma cheville!
✅Finisher heureux de ce Grand Raid Réunion – Officiel 2022 en 42h36… et crois moi, toi et moi ma belle on a encore quelques histoires à vivre! A bientôt la plus belle des diagonales! 🥰
Merci CimAlp Tingerlaat Hammer Nutrition Europe Stimcare Coros France Caprin Sport FLUITO-Centre Flottaison Lyon Villeurbanne Idaways de me soutenir dans mes aventures de coureur ordinaire! Vous êtes extraordinaires! 🙏🏼