Saintelyon 2017 | Lyon (69)
La SaintéLyon.. course mythique du calendrier. 17 000 coureurs sur les différentes distances, un village-départ énorme et une organisation exceptionnelle. Un événement à vivre au moins une fois !
Plusieurs courses au programme, qui correspondent à tous types de coureurs :
- 12km et 260m D+
- 22km et 430 D+
- 42km et 1100 D+
- 72km et 1900 D+
Je m’élancerai sur la doyenne, la plus longue et la mythique 72km. Ce sera pour moi une première expérience sur une distance de plus de 45km !
Le parcours a l’air assez exigeant sur la première partie, avec la majorité du D+ engloutie dès la première moitié. Il ne va pas falloir partir trop vite, notamment dans les 7 premiers kilomètres en sortie de Saint Etienne. Ces premiers kilomètres sur goudron en faux-plat risquent de se payer dans le final si je pars en surrégime ! Mais l’entrainement a été bon, je pense pouvoir finir en prenant du plaisir.
Le départ est prévu à 23h30 à Saint-Etienne. Il a neigé toute la journée et les températures sont largement négatives (jusqu’à -7 degrés ! ) avec un vent du nord persistant. On va bien se couvrir et courir ça nous réchauffera ! Le trajet par navette entre Lyon et Saint Etienne est aussi bien organisé que le retrait des dossards et tout se passe sans attente. Grâce aux conseils d’anciens finishers, j’ai pris un duvet pour être bien au chaud en attendant le départ. C’est vraiment une scène géniale que de voir des milliers de coureurs allongés dans leurs duvets !
Après quelques heures d’attente, le départ est enfin là. Et il n’y a pas à dire, 10 000 coureurs sur une ligne de départ c’est impressionnant ! Les sas de départ sont fait en fonction des arrivées des coureurs, un peu dommage pour certains coureurs rapides qui se retrouvent bloqués par des coureurs plus lents.
Comme prévu les premiers kilomètres sont très roulants, et je trouve que le gros du paquet part vraiment vite. J’arrive à me caler sur le rythme agréable travaillé à l’entraînement. Les premiers singles arrivent après 7km, et de petites bosses se succèdent jusqu’au premier ravitaillement à Saint-Christo au 16ème km. Entre temps le petit train de frontale s’est déployé, et c’est vraiment beau à voir en vrai !
Je passe au premier ravito en 1h39, soit bien plus rapidement que mon plan de course. Mais les jambes ne sont vraiment pas entamées, je suis confiant. Ce ravito fait plaisir, plein de fromages, soupes, charcuterie, chocolat… Je reste sur des valeurs sûres qui ne vont pas me faire mal au ventre plus tard ! Je repars assez rapidement, direction Sainte Catherine au 28ème km où les sols sont annoncés verglacés.
Et effectivement, la neige qui avait déjà fait son apparition lors des premiers singles, devient plus épaisse et plus glissante. Drôle de première expérience de trail blanc ! Les petites bosses s’enchainent bien et les jambes répondent toujours autant. Je suis également hyper satisfait par mon choix de vêtement. Malgré les températures bien négatives, je n’ai eu ni trop froid ni trop chaud.
Le ravitaillement de Sainte Catherine est passé en 03h13 mais je sais que le moment de vérité arrive, avec le passage au point culminant de la course, le signal de Saint André au 37ème km. Je décide de m’économiser dans les montées pour pouvoir faire de belles descentes. Après m’être fait quelques frayeurs, je décide d’enfiler les chaines aux alentours du 30e km. Ce choix s’avère rapidement judicieux. Les kilomètres qui suivent sont les plus délicats du parcours, notamment dans les descentes. L’investissement dans ce matériel est très vite rentabilisé quand je vois le nombre de chutes devant moi et le temps que je gagne. Vraiment indispensable ! Les jambes commencent à durcir mais restent encore alertes et me permettent de produire un bel effort pour arriver au ravitaillement de Saint Genou au 41ème km en 05h07. Par contre, les embouts de mes gourdes ont gelé et plus moyen de boire sans dévisser complètement le bouchon…
La section entre Saint Genou et Soucieu au 52ème km est constituée de belles descentes et quelques petites montées sèches. Le tout s’enchaine bien malgré de nombreuses sections sur route où ça « tape » énormément. J’arrive au ravito en 6h36 mais ça devient vraiment compliqué mentalement. La fatigue commence à prendre un peu le pas.
Après ce ravito, je me retrouve rapidement avec un groupe de coureurs et j’engage la conversation avec un autre coureur. C’est finalement un collègue bourbonnais, et nous passons toute la section jusqu’à Chaponost ensemble, où il me « traine » dans sa foulée. Les discussions me font oublier les quadriceps meurtris, la cheville douloureuse et le genou qui tire. Toi l’ami de Saint Amand Montrond, merci, pas sûr que j’aurai fini aussi bien sans toi ! Et c’est une fois de plus une démonstration que la tête commande pas mal de choses dans notre sport. Comme un symbole le soleil se lève en arrivant à ce ravito.
Je repars après 07h52 de course et c’est à ce moment que je réalise qu’il me reste seulement 11km de course. Je vais finir, et je vais réaliser un chrono que je n’aurais jamais espéré ! Ça me donne un regain d’énergie et j’emballe un peu la machine sur les 3 ou 4 premiers km qui suivent ce ravitaillement. Je vais un peu déchanter en arrivant dans l’agglo ou le parcours est beaucoup plus vallonné que je ne l’avais anticipé.
J’arrive finalement tant bien que mal en vue de la halle Tony Garnier avec un sourire aux lèvres et une émotion intérieure très forte. Je coupe finalement la ligne en 9h36 en versant une petite larme. Quelle belle expérience pour une première course longue ! La remise des prix finisher, le repas d’après course, la douche et les soins sont aussi bien organisés que tout le reste.
Les + :
- Organisation incroyable, ambiance au top.
- Course accessible pour une première longue distance
- Des parcours pour tout le monde.
Les – :
- Pas de médaille à l’arrivée
- Sas un peu trop laxistes au départ
Conclusion :
Mais quelle belle expérience j’ai vécue ! Je ne peux que recommander cette course à toutes les personnes voulant vivre un bon moment ou se lancer sur des distances longues. Malgré les conditions climatiques dantesques, j’ai vraiment pris un plaisir incroyable tout au long de la course, et je me suis senti privilégié d’être avec tous ces coureurs. L’organisation bien rodée permet en plus d’être en totale confiance sur toute la course. Le parcours, s’il n’a rien d’exceptionnel par rapport à certains parcours montagneux, est rendu magnifique par le train de frontale dès que l’on tourne la tête. Une chose est sûre, je n’oublierai pas cette course de sitôt !